LE PAVÉ PARISIEN
2017 - 2022
LE PAVÉ PARISIEN – nous retrouverons les jours heureux est une traversée poétique de la ville de Paris qui se joue pendant un quinquennat, de 2017 à 2022. Des gilets jaunes au grand confinement, en passant par l’incendie de Notre-Dame ou le mouvement Black Lives Matter, Olivier Marchesi photographie la rue et ces événements, en quête de leur signification d’ensemble.
Notre-Dame – février 2018
Périphérique extérieur – juin 2020
Arc de Triomphe – octobre 2021
LE PAVÉ PARISIEN
nous retrouverons les jours heureux
Place de la Nation – 17 mars 2020 – Midi moins le quart. Dans 15 minutes débutera le grand confinement qui durera jusqu’au 11 mai.
« L’homme vit dans un cadre assez limité spatialement, si l’on pense à l’étendue qui lui appartient en propre [...] Mais ce qui compte, c’est ce droit qui lui est reconnu d’aller ici ou ailleurs, de marcher sans trêve, s’il en a le loisir. Nul ne peut lui contester ce privilège de vaquer au milieu de ses semblables. »
Pierre SansotPoétique de la ville
Un incendie ravage la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019, pendant près de 15 heures.
Champs Élysées – 24 novembre 2018 – Pour leur acte II Les gilets jaunes occupent les Champs-Élysées. La police est débordée. Le mouvement s’installe dans la durée.
« Le présent se mêle au passé et le rend vivant sur cette avenue tant de fois mêlées aux vents de l’histoire. Parmi les gilets jaunes, la Révolution est une référence obsédante. On envahit les Champs comme on reprendrait la Bastille. On veut atteindre le lieu du pouvoir, en son sommet, lieu où les richesses tout comme la domination sociale se concentrent, symbole et métaphore d’inégalités vertigineuses. »
Ludivine BantignyLa plus belle avenue du monde
Passerelle Leopold Senghor – 12 janvier 2019 – Acte VIII
Avenue Daumsenil – 19 janvier 2019 – Acte IX
Place de la République – 19 janvier 2019 – Acte XI
Les Halles – 18 mars 2019 – Acte VXIII
La place de Grève est presque vide, mais c’est une illusion.
Les journaliers y cherchent du travail depuis dix siècles.
On y traîne, on y donne rendez-vous, on y aime, on y meurt.
On y fait la révolution.
Impeccablement ordonnée, épouvantablement détruite, méthodiquement nettoyée de ses éléments les plus indésirables, quadrillée par la triple puissance des forces de sécurité, des caméras de surveillance et de l’argent roi, Paris, ville alchimique, cache un feu d’indocilité prêt à reprendre à la moindre étincelle.
En cinq ans, Paris a une nouvelle fois montré son étonnante plasticité. Un photographe était là, en témoin, dans la rue, avec les fantômes et les vivants, et nul doute que nous sommes bien dans le joyeux free-jazz de la ville Lumière, capitale mondiale, telle est du moins sa plus belle tradition, de la sensualité voluptueuse et de la raison émancipatrice.
Le visage de la France d’aujourd’hui est plus que jamais multiculturel, pardessus à l’ancienne et café à emporter, vélo électrique et tags rageurs, barricades et gaz lacrymogènes. Notre-Dame flambe, c’est un phénix, une voiture de police brûle, qui ne l’est pas. La rue est en crue, l’ange de l’Histoire est un pigeon égaré, et nos amours sont plurielles.
Voici Paris, capitale du XXIème siècle.